«  Comment infuser une culture de l’impact en entreprise ?  »

C’est la question qui était posée à Hélène, Directrice conseil et associée de l’agence, dans le cadre du festival « Et demain ? » organisé par la Cantine Numérique, les 5 et 6 juin 2024. 

Car si les entreprises sont de plus en plus nombreuses à intégrer les enjeux de transitions environnementaux et sociétaux à leur business model (et on en s’en réjouit), elles sont aussi nombreuses à rencontrer des difficultés pour embarquer leurs équipes dans leurs transformations. L’engagement de leurs collaborateurs est pourtant un facteur clé de réussite.  
Alors comment lever les freins ? 

Hélène, dont la mission au quotidien chez Scopic est d’accompagner les organisations à mieux se positionner et donc à mieux communiquer sur leur projet d’entreprise et leurs enjeux de transformation, nous livre ici quelques bonnes pratiques. 

«  Culture de l’impact  »  : de quoi parle-t-on ? 

« Certains parlent de stratégie à impact, d’autre de RSE intégrée : peu importe la terminologie, il s’agit ici de mettre l’entreprise et son projet en perspective du monde dans lequel on vit”.

Le raisonnement est double  :  

  • Comment les grands enjeux (climatiques, sociaux, sociétaux) risquent d’impacter l’entreprise et donc comment elle s’y adapte. 
  • Quel rôle veut jouer l’entreprise, à son échelle, avec ses activités et ses moyens, face à ces mêmes enjeux : quelle est sa démarche proactive. 

Donc infuser la culture de l’impact c’est d’abord partager la conscience de ces grands enjeux et embarquer les équipes dans un projet d’entreprise qui en tient compte. » 

Pourquoi s’en saisir et «  l’infuser  »  ?

« Parce que ce n’est pas une option ! Ne pas considérer ces grands enjeux, ce serait comme ne pas regarder en face l’arrivée de l’IA, c’est une question de survie pour les entreprises. Très concrètement, c’est comment je m’approvisionne demain, comment je reste compétitif, comment je réponds aux nouvelles normes des cahiers des charges, comment mes équipes s’adaptent, comment je recrute les meilleurs profils, etc. Ce n’est pas une question de s’afficher « vertueux », c’est une question d’embrasser l’avenir. 

Et infuser cette culture est essentiel car c’est toute l’entreprise qui doit être en mouvement. La question de l’impact est, par nature, transversale. Donc pour réussir, l’entreprise a besoin de toutes ses parties prenantes, alignées, engagées, au service du projet collectif.  » 

Par où commencer et comment transformer durablement  ? 

«  J’aimerais d’abord insister sur l’importance d’avoir une équipe de direction convaincue. La transformation ne peut s’opérer efficacement que si elle est impulsée et portée par le dirigeant et son équipe rapprochée, avec conviction et entrain. Si la transformation est vécue comme une obligation, une contrainte, alors elle sera douloureuse pour tout le monde. Si au contraire elle est vécue comme une opportunité, la chance de se repositionner et d’innover, alors elle sera inspirante et fédératrice pour les équipes. La posture du dirigeant face au changement est donc la première clé de réussite !  » 

Quels autres leviers de succès ?

« Le partage de la connaissance. Pouvoir s’appuyer sur des connaissances communes, objectives et étayées. Je dis objectives car il ne s’agit pas ici de faire entrer la politique dans l’entreprise mais de partager des données scientifiques indiscutables comme celles du Giec pour les enjeux climatiques par exemple. Chez Scopic, ce partage prend la forme d’une séance thématique tous les mois, d’un canal de veille partagé, de participation à des fresques thématiques en lien avec nos métiers, d’interventions extérieures, etc. 

Ensuite, il y a la clarté du projet d’entreprise. Quelle est notre vision, notre ambition, nos valeurs communes, pourquoi et comment voulons-nous mener nos activités ? Vous l’aurez compris, il est ici question de la raison d’être de l’entreprise, du sens de son action. Plus cette raison d’être est travaillée collectivement, plus elle a de chance d’être appropriée par les équipes et de pouvoir jouer son rôle de ligne directrice dans l’entreprise. Nous avons nous-mêmes fait ce travail chez Scopic, et le faisons pour nos clients ; on peut en témoigner : c’est un outil puissant.

Enfin, il y a le passage à l’action. Je disais à l’instant que la raison d’être est un outil puissant de transformation. J’y vois toutefois au moins 3 conditions : qu’elle soit réfléchie de manière collaborative, qu’elle soit correctement formulée ET qu’elle soit déclinée de manière opérationnelle. À l’agence, nous avons très vite lancé des ateliers par équipe métier pour challenger nos pratiques au prisme de notre raison d’être. Je ne peux pas détailler ici toutes les transformations très concrètes que ce travail a engendré mais l’innovation est réelle .

Des tips  ? Des erreurs à éviter  ? 

« Tout ça s’anime ! Oui, ça commence par une direction convaincue mais ça ne suffit pas. Partager la connaissance, nourrir un dialogue constructif avec les parties prenantes, organiser la rencontre entre la vision stratégique et la vision terrain… demandent du suivi et de la méthode. Un intervenant extérieur permet de cadrer et d’animer la réflexion dans le temps pour assurer qu’elle débouche sur un résultat concret. Une fois sur les rails, il est fréquent que des collaborateurs expriment l’envie de prendre la suite. On organise alors le passage de relais ; c’est la plus belle des récompenses ! 

Une erreur à éviter ? Il faut conduire le changement et viser l’embarquement de toutes et tous, mais il y aura toujours des réfractaires. Il faut les écouter, évidemment, entendre et comprendre leur point de vue. Après, est-ce qu’on se concentre sur la minorité qui freine ou la majorité moteur ? Personnellement, je crois au pouvoir des ambassadeurs pour embarquer les derniers réfractaires. » 


Cet article a été rédigé par Hélène Drillaud

SCOPIC est une agence conseil en communication et concertation